1. |
craquelé de morsures
05:11
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la nuit suffoque les loques tissées en rauques et glauques socles dans lesquels reposent les gloses de l’aube disloquée d’apothéoses évoquées parmi les roses ravitaillées et moroses sont sillonnées d’ecchymoses et ravies de ronronnements, saccagés d’amoncellements, endormis dans le néant, éparpillés par le temps,
le vent évacuant la poussière et la terre de mes paupières pour voir mon sang, bouillant, écumant, dans le printemps paradisiaque et insolent, de l’innocence brise mes rangs en flots nacrés et rayonnants, je ne suis qu’un moment dans l’éveil des cauchemars de la nuit des temps
je joue le jeu des jours qui jumellent les soirs aux mémoires dans de noires soies somnifères où macèrent mes rêves rabougris qui tentent de se mesurer aux seuls vrais de vrais, ceux de la parole et de l’oubli (des banderoles de solitude où j’expie ma colère sur les mensonges stupides de la vie)
rotations saturniennes dans les anneaux des carreaux des annales charnelles ripostes et revirements océaniques en vagues et tourbillons arrondis par les frictions de fiction et scissions dans les fissions sur les fissures en sutures sur l’azur craquelé de morsures et morcelé de rayures surréalistes et liquides dans les limpides
briques dans les embrasures des rictus de la lune diurne en éclats de citernes
et les mots les mots les mots
l’alcool coule à flots, ambroisie des idiots, le sang des géants qui nourrissent les ruisseaux les arabesques presque lestes dans les reins des restes de moelles sèches jonchent les brèches embrasées de pièces détachées d’horreurs stylisées parmi les croisées sournoises et encloîtrées d’erreurs spontanées dans le vide dévidé d’ovules ivres d’idées de givre
fragmentées en cristaux stellaires dérives pulsatives en échos pulmonaires et raciniennes racées de glaces blasphémées de traces mélopées et flasques dérobées et fantasques si mes souhaits sont sous les soins de suaves rêves soyeux j’oserais espérer savoir quand surgir de mes yeux en regards transformés de matières en halos.
le vide des mots et
le vide de l’âme, craché sur mesure par ses outils de guerre infâmes, dévore l’ubiquité du silence dans les cadres temporels
doxa du dérèglement
crime et châtiment des ressacs resplendissants en échos stylistiques de simples puretés pléonasmes prolifiques de magnifiques et magnanimes dogmes anarchiques plénitude et multiplicité plissements dans les subtilités déconstruction simultanée de ma fébrile poésie
les instants qui échappent au désir de les capturer les mains trop grosses pour les porter, l’effeuillement en effluves, l’effervescence de l’écume, les sols pluvieux des planètes en orbite autour des galaxies en spirales infinies dans les ténèbres les plus douillettes de l’azur endormi
saison de ciels en florilèges fluorescents reflets des bonheurs en gonds souillés de rouille dans l’attente de la souffrance tendre et mouillée saoule, somnambule obnubilé de bulles abandon de l’être en insécables cellules
l’œil du Cyclope béant dans son socle deuil du myope géant dans ses loques feuilles qui masquent nos prières sans époque
cancer apocalyptique dans une orgie de destruction sème les sangs des sèmes qui s’aiment en scènes syncopées retentissement des rebondissements en écailles éclatées à la surface des miroirs, sur les reflets emprisonnés échos de soupirs d’ombres anéanties
fantômes et spectres de lumières qui glissent entre les garde-fous de mes paupières pour se lancer dans l’abîme de mon crâne
à la fin du monde tes ailes déployées, visqueuses se détacheront.
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2. |
cosmos
05:24
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l’âme s’étend sur la crête du vaste néant
s’entoure de douceurs sidérales sillonnant
les lisières de lumière
courant du flux des gouttières
une pluie de stimuli coulant dans mes artères
pour irriguer la terre du jardin somnolent
pour que je puisse cueillir ses fruits de signifiants
par un matin d’automne plein de feuilles riantes
dispersées dans le vent comme mes souvenirs d’enfant
je tâte une substance insaisissable
je bois à une source intarissable
qui remplit d’insomnie de stridentes calomnies
bourrasques de chuchotements infinis
ma coquille de sang flétrie
ravage entre les rouages où glissent de lisses nuages
tissant la fresque presque frêle du paysage pêle-mêle
kaléidoscope d’inaudibles mirages
et moi, l’homme sous le fracas du ciel
rêvant entre les fissures éternelles
zébrant les ébauches d’émancipations brutes
d’un corps lacéré d’invasions qui chahutent
jusqu’aux dernières frontières de l’univers
les molécules d’azur structurant ma matière
dans les froids replis, paradis artificiels
moi, cet homme, telle l’hirondelle,
s’envole vers l’inconnu
je tâte une substance insaisissable
je bois à une source intarissable
qui remplit d’insomnie de stridentes calomnies
bourrasques de chuchotements infinis
ma coquille de sang flétrie
ravage entre les rouages où glissent de lisses nuages
tissant la fresque presque frêle du paysage pêle-mêle
kaléidoscope d’inaudibles mirages
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3. |
de l'éternité
02:47
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les blocs légos de l'éternité
je dois déceler les différences
dans l’inconstance des espaces incongrus
comme un escaladeur qui cherche les fissures
pour s’agripper et continuer à grimper
sur le flanc des falaises d’un malaise indéchiffrable
trouver l’insolite dans nos somnambulismes
continuer de chercher les défaillances du prisme
pour souligner les qualités qui construisent les espaces négatifs
l’ubiquité belliqueuse des bouées enhoulées
dans l’océan noir tissé d’hélices et de spirales
échappe aux crocs de ma férocité animale
brouillard mauve dans mes prunelles fauves
électricité fournie par les couleurs d’aubes
palette de sensations que j’excède
à la simple caresse du vent
je suis don quichotte en guerre contre les géants de l’univers
je suis don juan qui attire les succubes métaphysiques qui sous mon soleil cyclique aspirent les rayons kaléidoscopiques pour ne laisser qu’une unité, dépouillé
dans le bac des blocs lego de l’éternité
la grâce des mouvements délicieux
des hélices de ma chair frissonne comme une silencieuse prière
dans mon cerveau reptilien
mon cortex lourd, gauche,
inapte à saisir chaque subtilité
se laisse emporter par l’élan des racines
je dérape hors de l’univers de la raison
je suis irréel, magique dissolution
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4. |
louveteaux de soie
04:51
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je veux m’enfuir mais tu es là
tu sens l’encens d’un saint sang froid
regard sur tes doigts en train de me regarder
tu es le seul qui me voit
il n’y a pas d’issue à l’usure de l’amour
je guide tes morsures au rythme où tes blessures guérissent
et je gère mal ton avarice
ton âme est couverte de varices de cicatrices
de précipices où je me laisse tomber
où je pourrais dormir et ne jamais hurler.
oasis, le flux de mes rêves peut, veut, peut-être, peureux,
s’enraciner dans l’érosion érotique éclose
dans une glose de chairs et de pensées
et tu cites, excité « je t’aime et toi non plus »
tu regardes la neige
le flot de flocons et de flamants roses dans la lumière de l’aube
le ciel est nuages orangés légers de rages et d’orages épuisé
les finales étapes sont achevées.
soulève-toi de tes pieds
tu dois encore parler de tes vieilles habitudes
fraîchement défrichées du sol saoulé
d’eau de ta vie
vivace et coriace jusqu’à l’infini
mes passions sont des louveteaux de soie
qui mordillent en moi dans la moisissure du soi
d’une foi follement fermée
tu figes tes frayeurs d’animosité et d’animaux plastiques
faute d’avoir plus d’insécurité
ils te lèguent une douleur statique
je regarde la neige tomber
tes yeux ouverts vacillent sous les ondes de choc
virevoltant dans le ventre du ventriloque
tu es d’une beauté rare
tissée de loques
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5. |
automne
03:28
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Sur la crête oscillant entre ténèbres et lumière, au bord de l’abîme, avant d’être dévorées par les crocs glaciaux de l’inévitable, les tendres joies du printemps et les torrides passions de l’été revêtent leurs robes nourries de flammes tissées d’un fier désespoir.
Parmi les dépouilles éclatantes des cohortes de feuilles mortes, l’écume de tendres souvenirs remue un sol recroquevillé contre le frimas redoutable du déclin. L’aube est un tendre souvenir au zénith de la vie, et l’aurore brûlante comme une forge vivante, habitée d’une panoplie de songes, ronge le ciel de ses étincelantes larmes de soulagement.
Enfin la fin de la faim de vivre. Les hurlements et chuchotements glauques et rauques des vents d’un vide dévidant ses tripes stériles dans l’accouchement d’un sommeil opaque bercent calmement l’éveil des vivants. Orages frigorigènes surplombant les orange étrangetés tapissées dans la beauté d’une flamme de chandelle épuisée jusqu’au dernier sanglot de cire sanglant. Il en faut peu pour apprécier le cri de guerre de notre mère face à l’amère conclusion de ses mystères, face au silence impuissant des flots qui figent telle la sève dans sa tige.
Un simple souffle suffit pour dévêtir les arbres de leurs armures tissées de langues. Le temps arrache leur chair pour ne laisser que des indices de vie, squelettes monolithiques chargés de pluies boréales. La lumière traverse les prismes parmi les branches et des reflets d’arc-en-ciel emprisonnés effleurent ces rayons de lumière de leurs voix kaléidoscopiques. Les dernières feuilles restent bravement sur les branches, leurs dernières couleurs étiolées par la mue. La nature pèle sous la grêle du temps.
Les subtilités dissimulées de ces effluves colorés ne peuvent rien contre le règne de la neige décharnée. Même le soleil, scellé en son socle, est soumis à la nuit infernale et à ses voraces bourrasques de goudron.
La Lune nous fixe d’une placidité moqueuse et dérangée, comme l’œil du fantôme de la nature pardessus le cimetière de nos bonheurs en arborescences d’éclosions sous l’implosion des bourgeons mort-nés.
Il ne reste plus qu’à attendre la révolution de la planète entière. Son souffle de vie repose dans sa tombe de frimas. Or, malgré ça, l’automne est un signe d’espoir, orné de rires paisibles avant sa chute.
Durant son trajet vers le fond du gouffre, nous voyons un dernier sourire confiant et complice de notre mère à ses enfants pour les rassurer, car un jour, elle reviendra.
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6. |
jack
05:02
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il regarde par la fenêtre la lumière brisée par les cadres mal placés de cette foutue maison.
il se dit que ce bordel n’en vaut plus la peine. il ramasse sa carabine et sort. il y a deux véhicules stationnés dans la rue. un gris et un noir. il commence à tirer sur les gens qui conduisent les autos qui passent en étant certain qu’ils ne peuvent pas l’apercevoir ce serait dommage de ne pouvoir finir le travail commencé il recharge sa carabine et marche dans la place publique. personne ne le remarque jusqu’à ce qu’il liquide une octogénaire en fauteuil roulant qui s’avance trop lentement. les gens commencent à hurler
chaos
musique
ses oreilles supportent à peine ce vacarme. il l’harmonise avec deux cartouches. l’une se plante dans le crâne d’une petite fille de six ans et l’autre dans le ventre de sa
mère enceinte. il rit avec enthousiasme. aucun policier ne l’arrête. ils regardent. il commence à comprendre ce qu’il est en train de faire et il se demande d’où vient cette envie de détruire. il se dit qu’il ne pourrait en être autre¬ment et que ça fait beaucoup trop longtemps qu’il attend toute sa vie il a attendu pour voir ce moment. il cache sa face derrière le viseur de sa carabine et il tire encore et encore aveuglé par l’adrénaline et l’euphorie de mettre fin à toutes ces vies et d’être celui qui qui qui qui qui.
Jack se réveille dans son sous-sol miteux rempli de lumière brisée qui traverse les cadres de ses fenêtres mal placées dans cette foutue maison et il se dit qu’il en a assez de ce foutu bordel donc il prend un couteau et sort dehors il est deux heures trente-trois et il fait très froid plusieurs piétons pourraient lui servir de cible il en choisit un par hasard et le taille en pièces dans une ruelle. l’autre n’a même pas la force de hurler parce que lui aussi est tanné du foutu bordel de la réalité. Jack Jack Jack se réveille dans son grenier poussiéreux et commence à manger les rats qu’il a chassés la nuit passée les pièces taillées de ses poupées lui servent de sel pour ses saletés et il refuse de croire que cette fille n’est pas en ivoire mais bien en chair. Jack se réveille et se réveille encore et se rendort tout en se réveillant et il prend son temps avec le corps de sa bien-aimée. Jack s’assoit sur son canapé ouvre la télé et commence à regarder.
il se sent mieux.
sa maison est en feu.
il ne ressent pas la chaleur qui lui lèche la peau et qui fait bouillir ses yeux. tout ce qu’il ressent c’est un sourire étiré sur des lèvres qui ne sont plus les siennes, mais bel et bien celles d’un démon banal. Jack se réveille et voit des chacals déchiqueter sa carcasse.
des porcs le mangent tout rond.
Jacques se réveille et soudainement il constate qu’il est en classe et qu’il doit écrire son examen de psycho¬logie. le professeur rit mais Jack ne rit pas.
il se tire une balle deux jours plus tard, et c’est la fin de notre histoire
mal de vivre - sons de souffles secs
coupures abruptes et fluides
dénichant le fragile volume tactile de ma gorge serrée qui libère mes paroles
il me faudrait une langue pour parler une absence pour avoir une raison pour avoir une idée pour savoir où aller avec ce fil de frissons forcés.
l’odeur du cuivre embrouille le salon d’asphyxie
le nerf se tend les mains se tendent se retrouvent sur les visages lascifs des mariées cyborgs à la queue leu leu pour sauter dans le volcan
elles tendent leurs ailes. elles tentent leur asile, leur fantasmes incohérents dans l’auberge de nos chairs. nous implorons un ciel noirci par des failles atomiques. aveugles et
hurlant pour de la pitié pitié pitié pour combattre l’objectivité d’une précision nucléaire. nos familles réunies dans un dernier instant de vie
souffrances insoutenables mais partagées aléatoirement
comme ces fusillades médiatisées
comme ces parades de miroirs macabres à la télé
ses griffes rapaces creusent son nid vorace
dans le creux de mon crâne
j’ai. / j’ai un / j’ai un mal / j’ai un mal de / j’ai un mal de dents
qui ne guérira qu’en les arrachant
j’ai un mal de cœur qui ne guérira qu’en me l’arrachant
encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore pour des siècles
et des siècles
béni soit-il
amen.
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7. |
la licorne rose
03:15
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la licorne rose te regarde avec démence et indécence.
on dirait qu’un point sur ton ventre te démange.
tu grattes pour te soulager, mais plus tu grattes plus il te démange. donc tu continues à gratter. à travers le poil. à travers la chair. à travers le fer qui garde ton squelette cohérent. cela continue de te démanger mais tu n’as plus faim de gratter.
tu es en pièces détachées. (autodestruction.)
la licorne rose t’arrache la tête avec son sourire bienveillant.
elle pénètre ton être inconsciemment.
elle sait tout sur toi elle veut tout de toi elle veut te dévorer
la licorne rose vole dans un ciel Crayola
tissant sa toile de sifflements larmoyants et carnivores au bord
de la mort circonflexe et cérébrale
ses ailes de tôle et de magma cousu de tissu pyjama battent l’air avec
leur masse lourde et son torse éventré laisse couler ses intestins couleur gomme balloune
mais ce sont ses yeux qui offrent le spectacle le plus désolant
on dirait que leur lueur évoque des milliards de dents stellaires formées de nuages de diamants acérés qui découpent les planètes et dévorent les têtes et arrachent les nouveau-nés des sous-sols humides de cliniques spécialisées
en avortements ratés
son rire ressemble à une crise épileptique son sourire se détache
de ses lèvres anorexiques ses chuchotements se faufilent
sous tes paupières entre tes cils et pénètrent tes rétines
pour les saccager d’urine sulfurique
elle t’aveugle et te ronge le visage pendant que tu hurles
d’un rire couvert de paroles incohérentes.
et tu te réveilles après ton cauchemar post-traumatique.
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8. |
les cieux crevés
03:53
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debout devant le miroir, un visage livide
la pluie est douce et douche essuie
sa crasse boueuse sur le tapis
sur la plage rance sous la page blanche
faire face à la neige évadée des nuages
pour se déflorer entre les semences de
la cellule souche de l’irréalité
je me réveille. j’oublie mes rêves
condensation sur thermomètres gelés
coagulation dans le regard des cieux crevés
nuque engourdie tuque enfouie
sous les toiles d’araignées de nos parapluies
on se dévore
pour découvrir que la réponse est simple
nous sommes une société apprivoisée
par des institutions de non-sens
enfermées dans nos sens.
l’ascension vers la perfection
laisse tout le monde en arrière, par excellence.
les cieux crevés aveugles
notre spiritualité athée qui beugle
en chantonnant des hymnes qui
glorifient le gaspillage de la beauté
durant la crise économique de la bourse de nos idées.
chat dans la gorge.
je l’ai avalé pour nettoyer la suie qui s’y colle
quand le foyer de mes entrailles brûle.
courant d’air, lucides lumières
à travers une fenêtre cousue de toutes pièces
dans la maison de ma raison
c’est le réveil de l’émerveillement qui habite notre sang
impassibles,
les cieux se sont laissé languir dans leurs piscines d’anguilles,
noyés par pleurs diffusés, translucides et stériles
ils se sont crevés. cruelle éternité d’éveil aveuglé,
le soleil couchant
est rouge vert jaune bleu
je me dis qu’il faut des yeux
pour le voir, mais je me dis que
c’est faux et que je suis quand même capable
de l’apercevoir dans mes rêves ou encore quand
je ferme l’espace entre mes paupières et que finalement
tout ça n’égale rien
sauf que je peux dire que maintenant je sais de quoi parler.
et toutes les petites étoiles qui pendent
dans leurs niches dans le ciel
simultanément décousues
de ma réalité provisoire
virtuellement altérée
par conditionnement
aléatoire et entièrement relatif au
poste de télévision dans
lequel ta raison
se regarde
pendant qu’elle se détériore…
sont très brillantes.
et très belles.
silence qui chuchote en mon absence.
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